L’Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars (AFC/M23) a réagi, ce jeudi 30 octobre 2025, à l’appel lancé par la France en faveur de la réouverture de l’aéroport international de Goma.
Dans un communiqué officiel signé par son chef du département de la communication, Lawrence Kanyuka, le mouvement qualifie cette initiative d’« inopportune », au regard de la situation sécuritaire particulièrement tendue qui prévaut actuellement dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Selon l’AFC/M23, une telle démarche ne devrait intervenir que dans le cadre des négociations en cours à Doha, menées sous la médiation du Qatar, avec l’accompagnement des États-Unis d’Amérique et de l’Union africaine.
Le mouvement estime que toute initiative isolée risquerait de fragiliser le processus diplomatique en cours et de méconnaître les réalités du terrain.
Dans ce même communiqué, l’AFC/M23 dénonce la poursuite des attaques de drones attribuées aux forces du régime de Kinshasa, lesquelles auraient visé à plusieurs reprises des objectifs civils, y compris des appareils humanitaires dans les zones de Walikale et Minembwe.
Le mouvement rappelle également que l’espace aérien au-dessus des territoires qu’il contrôle demeure fermé par le gouvernement de Kinshasa, une décision qui, selon lui, permet aux forces du regime de Kinshasa de mener librement des frappes aériennes contre les populations civiles.
L’AFC/M23 appelle la communauté internationale à ne pas accorder de complaisance à un régime qu’il accuse de violer le cessez-le-feu et de favoriser la voie militaire au détriment d’une solution politique.
Une telle approche, estime le mouvement, ne fait que prolonger les souffrances des populations civiles dans les zones affectées par le conflit.
Le communiqué précise en outre que la plupart des déplacés de guerre ont désormais regagné leurs milieux d’origine dans les zones libérées, écartant ainsi toute situation d’urgence humanitaire.
L’AFC/M23 exhorte la France à ne pas se laisser influencer par certains lobbies humanitaires, accusés de s’être enrichis au détriment des anciens déplacés autour de Goma et d’avoir favorisé la survie de groupes armés, notamment les FDLR.
Enfin, tout en reconnaissant le rôle diplomatique de la France, l’AFC/M23 lui recommande d’éviter toute déclaration ou prise de position susceptible de raviver les souvenirs douloureux des peuples de la région des Grands Lacs.
Le mouvement conclut en réaffirmant son engagement à protéger et à défendre les populations civiles dans toutes les zones sous son contrôle.
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