Le sous-noyau communal d’Ibanda de la société civile Forces Vives du Sud-Kivu tire une nouvelle sonnette d’alarme face à la prolifération de constructions anarchiques dans le quartier Panzi, notamment sur l’avenue Shihamba Premier, dans l’axe Major Vangu.
Dans une lettre adressée aux autorités provinciales et urbaines sous l’administration de l’AFC/M23, la société civile dénonce la spoliation continue de terrains jugés impropres à la construction, des parcelles sont creusées et des habitations érigées sur une pente instable, pourtant identifiée comme dangereuse par plusieurs rapports techniques.
Malgré les multiples alertes lancées au fil des années, aucune mesure concrète n’a été prise pour freiner ces activités illégales.
Le président du noyau communal, Murhula Machumbiko, déplore le silence des autorités locales, qu’il juge préoccupant face à un phénomène qui entraîne régulièrement des pertes humaines, notamment en saison pluvieuse.
« Nous avons entendu des promesses de changement lors du meeting de l’AFC/M23 à la place du 24. Mais aujourd’hui, nous constatons que les constructions anarchiques se poursuivent, sous votre silence, ce qui laisse planer un doute », écrit-il dans sa correspondance.
Pour faire face à cette situation, la société civile propose plusieurs mesures urgentes notamment La création d’une commission d’enquête et de vérification, La démolition des habitations situées dans les zones à haut risque, les sanctions contre les agents des services de l’urbanisme et du cadastre impliqués
En 2022, des opérations de reboisement avaient été entreprises sur la colline de Shihamba pour stabiliser le sol, Malheureusement, ces efforts ont été compromis par des individus en quête de terrains à bâtir, qui ont arraché les jeunes arbres, aggravant la fragilité du site.
Cette alerte intervient dans un contexte particulièrement sensible, alors qu’une pluie diluvienne s’est abattue sur Bukavu dans la nuit du 3 au 4 octobre, causant la mort de cinq personnes et faisant deux blessés graves dans le quartier Nyalukemba, commune d’Ibanda.
Face à ces menaces récurrentes, la société civile exhorte les autorités à prendre leurs responsabilités et à agir sans délai pour éviter qu’un nouveau drame ne vienne endeuillée la population de Bukavu.
Dorcas BALIKE