À l’occasion de la 23ᵉ Journée internationale de prévention du suicide, l’Association Stop au Suicide RDC/Bukavu en partenariat avec ONU Femmes et Women’s Peace & Humanitarian Fund a organisé un café de presse inédit autour du thème Impact de la santé mentale face au suicide sur le métier de journaliste.
Cette rencontre tenu ce mercredi 10 septembre 2025 a rassemblé des professionnels des médias, des experts en santé mentale et des acteurs institutionnels avec un objectif clair, briser le silence autour des troubles psychologiques liés à l’exercice du journalisme et réfléchir à des pistes de prévention.
Le psychologue Barthélémy Akuzwe a ouvert les échanges en mettant en lumière le syndrome de stress post-traumatique auquel de nombreux journalistes sont exposés après avoir couvert des événements tragiques.
Il en a décrit les manifestations troubles de concentration, isolement, dépendance à l’alcool ou aux drogues, avant d’appeler les professionnels des médias à rejoindre des groupes de soutien et à consulter des structures spécialisées.
Pour sa part, Lumière Singay présidente provinciale de l’association Stop au Suicide a insisté sur le fait que le suicide ne connaît ni frontières sociales ni barrières démographiques.
Elle a pointé la vulnérabilité particulière des jeunes adultes et des reporters de terrain exposés à des réalités difficiles.
« Le journaliste n’est pas un thérapeute mais une sentinelle de la société » a-t-elle déclaré, invitant les professionnels à adopter une posture empathique et responsable face aux sujets sensibles.
Le journaliste Kamengele Omba a de son côté a dénoncé le risque d’incitation involontaire lié aux récits trop détaillés des cas de suicide dans les médias.
Il a exhorté ses consœurs et confrères à privilégier des formulations prudentes, respectueuses et centrées sur la prévention plutôt que sur le sensationnalisme.
Le professeur Adolphe Kilomba a ensuite revisité les 21 articles du code de déontologie des journalistes. Dans une intervention pédagogique, il a rappelé que le respect de ces principes constitue un véritable rempart contre la banalisation de la souffrance et un garde-fou essentiel pour la profession.
Clôturant les échanges, le Dr Peter représentant du Programme national de santé mentale (PNSM) a présenté des statistiques alarmantes sur le suicide aux niveaux mondial, national et local.
Il a lancé un appel pressant à une mobilisation collective soulignant que la prévention du suicide est une affaire de tous et que les médias doivent jouer un rôle central dans la sensibilisation.
Merci Byamungu