La ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, a abrité ce mercredi 13 août 2025 la commémoration du 21ᵉ anniversaire du génocide perpétré contre les réfugiés banyamulenge à Gatumba, au Burundi en 2004.
L’événement s’est déroulé en présence de plusieurs autorités provinciales dont le représentant de la coordination de l’AFC/M23, Lawrence Kanyuka, le gouverneur du Sud-Kivu, le maire de Bukavu et divers responsables administratifs, ainsi que de nombreux rescapés et familles des victimes.
Organisée pour honorer la mémoire des victimes, réclamer justice et lutter contre le déni du génocide visant les Tutsis en RDC, la cérémonie a été marquée par des chants de recueillement, la projection d’un documentaire retraçant le drame, ainsi que plusieurs interventions rappelant les faits et les conséquences de ce massacre qui a coûté la vie à plus de 150 réfugiés Tutsis congolais.
Des témoignages poignants de survivants ont mis en lumière les souffrances endurées et dénoncé le silence qui a longtemps entouré cette tragédie.
Plusieurs rescapés ont exprimé leur reconnaissance envers les autorités actuelles pour leur avoir permis de prendre la parole, alors que par le passé, lors de précédentes commémorations, « les vraies victimes n’étaient pas autorisées à s’exprimer ».
Le représentant de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), Lawrence Kanyuka, a condamné ce massacre qui visait une seule communauté, les banyamulenge.
« Cette attaque barbare, perpétrée contre des innocents, a marqué à jamais nos mémoires et notre conscience collective. Mais notre devoir de mémoire ne se limite pas au passé. Aujourd’hui encore, les Banyamulenge font face à des massacres, à des déplacements forcés et à une persécution incessante. » a-t-il dit avec un visage renfrogné.
Réaffirmant l’engagement de l’AFC/M23 à protéger les populations menacées, il a appelé à la traduction en justice de tous les auteurs des crimes passés et présents, dénonçant le « silence coupable de la communauté nationale et internationale ».
Les participants ont unanimement lancé un appel : « Stop aux massacres des Banyamulenge », concluant la cérémonie par un engagement commun à préserver la mémoire des martyrs et à poursuivre la lutte pour un avenir de paix, de dignité et de fraternité.
Dorcas BALIKE