Dans une démarche inédite mêlant sécurité et pédagogie, la Police du mouvement révolutionnaire Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) a libéré 56 personnes arrêtées pour consommation et vente de stupéfiants ainsi que de boissons fortement alcoolisées. Cette décision intervient après deux semaines de sensibilisation intensive dans la ville de Bukavu, au Sud-Kivu.
Les interpellés, arrêtés dans plusieurs quartiers de la ville, étaient impliqués dans la consommation ou la commercialisation de produits tels que le chanvre, le « sapilo », le « Simba Warage » ou encore un faux whisky artisanal connu sous le nom de « 500 de lutuku ». Plutôt que de recourir à des sanctions immédiates, les autorités de l’AFC/M23 ont opté pour une stratégie de rééducation, visant à transformer ces individus en relais de sensibilisation au sein de leurs communautés.
Le Colonel Guillaume, commandant de la Police dans les zones sous contrôle du mouvement, a présenté les personnes relaxées au Vice-gouverneur Dunia Masumbuko Bwenge Doux, en présence de l’Armée Révolutionnaire Congolaise (ARC). Les interpellés ont été classés en trois catégories: consommateurs et vendeurs de stupéfiants, présumés criminels, et débiteurs civils.
Représentant le Gouverneur Patrick Busu Bwa Ngwi Nshombo, le Vice-gouverneur a profité de cette cérémonie pour rappeler les objectifs de l’AFC/M23 qui est d’impulser un changement profond à la tête de l’État congolais, perceptible à travers des actions concrètes sur le terrain. Il a également ordonné la destruction des produits saisis, soulignant la volonté du mouvement de mettre fin à la prolifération de substances illicites.
La libération s’est faite sans amende, mais avec un avertissement clair «Toute récidive entraînera des poursuites judiciaires»
Le Vice-gouverneur a insisté sur la politique de tolérance zéro du mouvement à l’égard des infractions liées aux drogues et à l’alcool frelaté.
Certains des libérés, accompagnés de leurs proches, ont exprimé leur reconnaissance envers les autorités pour leur professionnalisme et l’absence de mauvais traitements durant leur détention.
Désormais libres, ils sont appelés à devenir des acteurs de sensibilisation dans leurs quartiers.
Les personnes soupçonnées d’actes criminels restent en détention, le temps que les enquêtes aboutissent. Cette opération marque une nouvelle étape dans la stratégie de l’AFC/M23, qui entend conjuguer fermeté, réinsertion et proximité avec la population.
RÉDACTION