La recrudescence des cas de suicide dans la ville de Bukavu suscite une vive inquiétude chez les spécialistes de la santé mentale, Parmi eux, Madame Lumière Singay, point focal de l’association Stop Suicide au Congo dans le Sud-Kivu, met en lumière un phénomène souvent ignoré et reviens sur l’impact des drames amoureux et des dérives médiatiques sur la santé psychologique des citoyens.
Dans un entretien exclusif accordé à KivuTop.info, l’experte souligne que les causes du suicide dépassent les facteurs économiques ou les traumatismes collectifs. Elle insiste sur le rôle destructeur des conflits affectifs entre partenaires, exacerbés par la surexposition médiatique de récits intimes.
« Chaque jour, nous voyons des publications qui tournent en dérision des disputes de couple, des ruptures ou des actes extrêmes liés à l’amour. Ces récits, souvent mal traités, alimentent une haine invisible et fragilisent psychologiquement les personnes concernées », déclare Singay.
Elle appelle les journalistes à adopter une approche éthique et responsable dans le traitement des sujets sensibles liés à la vie privée. Elle rappelle que les professionnels de l’information ne sont pas à l’abri des traumatismes psychologiques.
« Le journaliste n’est pas un robot. Il est exposé aux traumatismes et peut lui-même être affecté. Il doit être formé à détecter les signes de détresse et orienter les victimes vers des spécialistes en santé mentale », insiste-t-elle.
Le point focal de Stop Suicide au Congo dénonce la banalisation des drames amoureux dans les médias, souvent transformés en spectacles. Elle alerte sur le fait que derrière chaque acte extrême se cache une douleur profonde, un appel à l’aide ignoré par une société encore peu sensibilisée à la santé mentale.
Pour enrayer cette spirale, Lumière Singay appelle à une mobilisation des médias, des autorités et des citoyens autour d’une culture de l’écoute, du respect et du soutien psychologique. À Bukavu, le suicide ne doit plus être un tabou, mais un signal d’alarme pour bâtir une société plus attentive aux souffrances invisibles.
MERCI BYAMUNGU