La crise humanitaire dans l’Est du Burundi a atteint un point de non-retour. Près de 75 000 réfugiés congolais, fuyant la violence et l’instabilité dans leur pays, se retrouvent désormais piégés dans une nouvelle détresse, celle des camps de fortune où la faim, la maladie et le désespoir sont devenus le quotidien.
Dans les camps de Musenyi (19 819 réfugiés), Kavumu (18 936), Nyankanda (12 033), Bwagiriza (9 517), Musasa (8 505) et Kinama (6 936), des dizaines de milliers de personnes luttent pour leur survie.
Ces statistiques ne sont pas de simples données administratives, mais le reflet de vies brisées, de familles entières qui vivent dans des conditions indignes, attendant une aide qui se fait cruellement désirer.
La situation est d’autant plus frustrante que le ministère des Droits humains du Burundi avait promis un plan d’aide ambitieux, avec une enveloppe de 25 millions de dollars destinée à financer des projets multisectoriels couvrant la nutrition, la santé, l’éducation et la protection. Cependant, cette promesse semble être restée lettre morte. Sur le terrain, l’urgence est palpable.
Les distributions alimentaires sont sporadiques, les infrastructures sanitaires sont saturées, et les cas de malnutrition infantile se multiplient. Des témoignages poignants rapportent des familles qui, par pur désespoir, affirment préférer risquer une mort par balle plutôt que de périr de faim.
Face à cette inaction, la frustration grandit au sein de la population réfugiée et des communautés humanitaires. Les organisations de la société civile montent au créneau, accusant les autorités d’un silence coupable. Des marches pacifiques sont prévues dans les prochains jours pour dénoncer cette situation et exiger que les engagements pris se traduisent enfin en actions concrètes. Le climat social dans et autour des camps est de plus en plus tendu, faisant craindre une explosion de colère populaire.
Cette situation exige une réponse immédiate et coordonnée. Les acteurs humanitaires, les gouvernements du Burundi et de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que la communauté internationale, sont interpellés. Il est impératif que les engagements financiers se matérialisent rapidement en assistance concrète.
La coordination entre les institutions doit être renforcée pour garantir la sécurité et la dignité des réfugiés, conformément aux conventions internationales.
Aux agences humanitaires, l’appel est lancé pour intensifier leurs interventions et mobiliser des ressources supplémentaires. Aux bailleurs de fonds internationaux, il est demandé de reconsidérer l’urgence de la situation et de fournir des financements flexibles et rapides. Il est temps de passer des discours à l’action.
Ce cri d’alarme n’est pas une simple dénonciation, mais un appel vibrant à la conscience collective.
Les réfugiés congolais n’aspirent à aucun privilège ; ils ne réclament que le droit fondamental à la vie, à la dignité et à l’espoir.
Il est de notre devoir de faire en sorte que la promesse des 25 millions de dollars ne reste pas une simple ligne budgétaire, mais devienne une réalité palpable dans les assiettes de ceux qui souffrent et qui attendent.
Avec Ruzizilaplume